François Boisrond
(1959), peintre français
Sans titre, 1987 acrylique sur toile 200 x 189 cm
À propos de l'artiste
En 1973, François Boisrond passe une année dans une pension anglaise dans le nord de Londres. Cette période de solitude et d'austérité contribue à développer son amour pour la lecture et à enrichir sa vie intérieure. Après son baccalauréat, il s'inscrit à la faculté de médecine avec l'intention de devenir psychiatre. Cependant, peu motivé, il abandonne rapidement la médecine pour rejoindre l'école Penninghen afin de préparer les concours d'entrée aux écoles d'art. Il est accepté à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1977. Aux Arts Décoratifs, il explore différentes techniques graphiques ainsi que la vidéo et l'animation. C'est là qu'il rencontre Hervé Di Rosa, qui lui présente Robert Combas et Louis Jammes. Leur intérêt commun pour l'Art brut, l'esthétique du "bad", ainsi que leur aversion pour le bon goût, le graphisme trop soigné et l'intellectualisme, les amènent à créer des images inspirées de la culture populaire et de l'imagerie des médias, jetées spontanément sur divers supports.
En 1981, lors de la visite d'un loft mis en vente par le critique d'art Bernard Lamarche-Vadel, Michel Boisrond parle du travail de son fils. Le critique organise une exposition très remarquée intitulée "Finir en beauté" dans sa propre maison, à laquelle François Boisrond participe aux côtés de ses compères Robert Combas et Hervé Di Rosa, ainsi que Rémi Blanchard, Jean-Michel Alberolla, Jean-François Maurige, Jean-Charles Blais et Catherine Viollet. François Boisrond partage son premier atelier avec Hervé Di Rosa, rue Pierre-Sarrazin à Paris, dans les locaux de la société Flaze dirigée par son frère Étienne Boisrond.
Il se lance rapidement dans la peinture, désirant explorer davantage les textures et utilisant des couleurs industrielles. Ses premiers travaux expérimentent le carton et le papier journal. Bien que la toile blanche reste son support de prédilection, il peint à cette époque sur une grande variété de supports, allant jusqu'à utiliser des matières plastiques et synthétiques. Fasciné par l'univers de la bande dessinée, du cinéma et surtout de la télévision, il revendique une certaine simplicité iconographique. Les sujets de sa peinture sont puisés dans une mythologie personnelle, où les autoportraits, les portraits de ses proches amis ainsi que les objets du quotidien occupent une place privilégiée. Ses peintures se caractérisent par une structure en séquences, semblables à une série de photogrammes cinématographiques, associés les uns aux autres sans qu'aucun sens préexistant ou narration ne soit présent.
C'est lors de son exposition à la galerie Au Fond de la Cour à Paris, organisée par Jean de Loisy en 1981, que François Boisrond est remarqué par Jean-Hubert Martin, alors directeur du Musée national d'art moderne du Centre Pompidou. Il participe ensuite à plusieurs expositions collectives en France et à l'étranger, et réalise de nombreuses expositions personnelles, notamment à la galerie Thaddaeus Ropac à Paris, la galerie Mathias Fels à Paris, et la galerie Jablonka à Cologne.
Depuis le début de sa carrière artistique, François Boisrond a exploré diverses techniques et supports, passant de la peinture à l'installation, en passant par la sculpture et le dessin. Son travail se caractérise par une esthétique pop, colorée et souvent humoristique, où les références à la culture populaire et aux médias occupent une place centrale. Il est considéré comme l'un des principaux représentants de la Figuration libre, un mouvement artistique français des années 1980.